Edmond Mathieu fidèle des concerts de 606 Reed&Blues et animateur de l’émission sur la route du blues à la radio Stolliach nous partage à nouveau un très bel article sur cette soirée en compagnie de ce groupe chaleureux et talentueux. Une mention spéciale pour la chère Julia en plein coeur de l’actualité belliqueuse du moment. Nous pensons très fort à elle et ses proches.
Article de la page Facebook d’Edmond : La veille du concert de ELISE AND THE SUGAR SWEETS à la SCENE de SENS ce vendredi 11 mars, j’avais posté une vidéo de ce groupe filmée en juillet 2019 lors du CAHORS BLUES FESTIVAL. Quelle ne fut pas ma surprise, à l’arrivée de la chanteuse, de ne pas reconnaître l’ELISE qui m’avait enthousiasmé lors de la prestation cadurcienne du groupe. Et pour cause car, comme me l’a indiqué le guitariste Olivier RAYMOND après le concert, ayant quitté le groupe peu de temps après leur passage à Cahors, ELISE avait été remplacée par la blonde et sculpturale YULIA (1) et, sans vouloir minimiser les qualités d’Elise, ses partenaires n’ont pas perdu au change. Dès son arrivée sur scène, après une magistrale version de l’instrumental légendaire GREEN ONIONS mettant en valeur le jeu de l’organiste, Bala PRADAL(2), j’ai subodoré que nous allions assister à un concert/évènement. Cela se confirma immédiatement dès que YULIA commença à chanter et à se mouvoir sur la scène: nous étions en présence d’une véritable showoman alliant à une voix magnifique la grâce de ses expressions corporelles. Elle assurait également un contact permanent avec le public(3)qu’elle n’eut pas besoin de stimuler très longtemps pour qu’il manifeste son enthousiasme. Avec une telle présence scénique de leur chanteuse, les quatre musiciens pouvaient se concentrer sur leur jeu et donner à YULIA une assise instrumentale sans faille. Outre la maîtrise instrumentale du guitariste et de l’organiste déjà nommés, signalons la qualité de la fratrie rythmique constituée de Jérome FERRIE à la basse et de Olivier du même nom à la batterie. Le répertoire du groupe comprend des compositions majoritairement et quelques reprises marquées du sceau de leurs styles de prédilection: la soul et le rythm’n’blues. Ils l’interprètent sans aucun temps mort ne prenant quelque repos qu’à la pause qui aurait dû augurer d’un retour à la vie d’avant s’il n’y avait une nouvelle menace que je n’ai pas besoin de préciser. A ce sujet, justement, YULIA a tenu à mettre d’emblée les choses au point: bien que Russe d’origine ukrainienne elle ne souhaitait pas faire de ce concert une tribune politique . Il ne nous est pas interdit, pour autant, de penser que le conflit qui oppose ces deux nations doit lui être douloureux. Cependant, à aucun moment du concert, elle ne l’a montré ne se départissant pas de son professionnalisme et appliquant rigoureusement la maxime « show must go on ». Bien qu’il ait changé de chanteuse, le groupe ELISE AND THE SUGAR SWEETS n’a pas changé de nom ce qui aurait peut-être remis en question le fait que, connu sous ce nom, il est considéré comme « un des plus percutants de la scène blues, soul et rythm’n’blues française ». Toutefois, si l’envie les prenait de se nommer autrement, je me permets de suggérer à ses membres celui-ci, inspiré du roman de Claire ETCHERELLI (4) » ELISE ou le VRAI BLUES ». Bon! Comme mes activités de spectateur de concerts continuent ce soir du 12 mars avec la prestation du groupe CROWS au ROUTE 606 de SENS dont deux membres étaient invités à l’émission de LA ROUTE DU BLUES du jeudi 10 mars, j’en arrive à la conclusion de ce panégyrique de ELISE AND THE SUGAR SWEETS. Et j’utilise pour cela ce qui devient pour moi un leitmotiv: encore un magnifique concert à mettre au crédit de l’association 606. REED AND BLUES.(1): cette appréciation me vaudra peut-être d’être taxé de sexisme. Tant pis, je maintiens.(2) j’ai appris, grâce à lui, que « green onions » (oignons verts en VF), ce titre de Booker T. and the MG’s que j’écoute depuis une cinquante d’année sans m’en lasser, vient d’un mot de la langue amérindienne d’où est dérivé le nom de la ville de CHICAGO.(3) pas aussi nombreux qu’on aurait pu l’espérer. Ceci étant dû, comme l’a indiqué la présidente de 606 REED and BLUES, Marie-Noëlle PHILIPPOT, à la conjonction d’évènements concurrentiels.(4) auteur du roman « Elise ou la vraie vie » (1967).
Merci à Nathalie Marie, une autre fidèle de notre association pour sa capture vidéo.